Legault veut limiter le nombre de clients dans les magasins lors du «Boxing Day»
QUÉBEC — Jour de magasinage effréné reconnu pour ses soldes alléchants et ses débordements de clients à l'affût de la bonne affaire à saisir, le «Boxing Day» de 2020 pourrait être bien différent des précédents.
Vu la promiscuité forcée qu'il implique, le gouvernement Legault croit nécessaire en ces temps de pandémie d'encadrer ce jour de magasinage intense, de manière à limiter le nombre de clients admis en même temps dans les magasins.
Des policiers pourraient être appelés en renfort pour s'assurer que les consignes seront suivies: deux mètres de distance entre les clients et port du masque obligatoire.
C'est ce qu'a indiqué jeudi le premier ministre François Legault, en conférence de presse, révélant avoir ces jours-ci des discussions avec les directions des centres commerciaux et des chaînes de grands magasins, de même qu'avec les corps policiers, en vue d'éviter les excès en tous genres anticipés le 26 décembre dans les établissements commerciaux.
Surtout, on voudra éviter que les grands magasins deviennent un foyer d'éclosion de la COVID-19 le lendemain de Noël.
«J'ai certaines inquiétudes» à ce propos, a dit M. Legault, s'engageant à édicter «des règles très claires» pour le «Boxing Day», jour de magasinage propice à échanger les cadeaux reçus à Noël, tout en profitant des soldes, notamment dans le rayon des appareils électroniques.
Le tour de force sera de faire en sorte que la consigne de deux mètres de distance sera toujours respectée dans les rayons des magasins, malgré les affluences records enregistrées habituellement à l'occasion du «Boxing Day».
Vidéo: Legault reconnaît que le «contrat moral» des Fêtes a changé (Le Devoir)
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COVID-19: la situation pourrait devenir incontrôlable au pays Les données de modélisation compilées par l’Agence de la santé publique du Canada font croire aux experts gouvernementaux que la pandémie continue de prendre de la vigueur au pays. Cela est la conséquence directe des rassemblements qui ont eu lieu durant le congé des Fêtes, analysent les experts gouvernementaux. « Si les mesures de Santé publique ne sont pas intensifiées, nous ne serons pas en mesure de freiner suffisamment le taux de croissance épidémique », prévient le Dr Howard Njoo, sous-administrateur en chef de la santé publique fédérale. La situation est particulièrement critique au Québec et en Ontario. Ces deux provinces qui ont mis en place de nouvelles mesures sanitaires, depuis une semaine, ce qui est salué par le fédéral, bien que l’effet de ces mesures doive être mesuré plus tard. Pour l’instant, le Dr. Njoo « espère pour le Québec que le couvre-feu et les autres mesures fonctionnent. » Les autorités fédérales encouragent l’instauration des mesures sanitaires plus restrictives.
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Des médecins réaffectés pour aider les infirmières Selon une lettre obtenue par Le Devoir, le ministère de la Santé et des Services sociaux encourage les hôpitaux à confier des tâches d’infirmières aux des médecins disponibles en raison du délestage. Ils pourraient prendre des signes vitaux « si nécessaire », être accompagnés d’un autre médecin (et non d’une infirmière) lors d’une intervention auprès d’un patient et « assurer des tâches médicales élargies. Selon le MSSS, 7757 travailleurs du réseau sont actuellement absents en raison de la COVID-19. Environ 40 % d’entre eux sont atteints de la maladie ou sont en processus de dépistage. Les 60 % restant ont été retirés du travail de façon préventive. D’après la Dre Mélissa Ranger, d’autres scénarios sont à l’étude pour augmenter les effectifs infirmiers dans son centre hospitalier. « On essaie de voir si tout le personnel qui a déserté l’urgence dans les derniers mois, les dernières années, s’il y a moyen de le réembaucher, dit la médecin. C’est en discussion, ça aussi. » Pour sa part, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) affirme avoir « invité ses médecins à participer à l’effort de guerre ».
Le Devoir
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Québec maintient les 90 jours de délai pour le vaccin Québec continuera de donner la deuxième dose de vaccin contre la COVID-19 dans un délai maximal de 90 jours, mais accepte d’assouplir sa stratégie. Certaines personnes pourraient donc recevoir cette deuxième injection plus tôt que ce que le gouvernement a prévu. « On vise à vacciner le plus de personnes vaccinables pour sauver des vies », a affirmé le ministre de la Santé, Christian Dubé, en conférence de presse. Le ministre a également invité les résidents et le personnel dans les CHSLD qui ont été vaccinés à ne pas relâcher le respect des mesures sanitaires au risque de causer de nouvelles éclosions. La Santé publique recommande maintenant au gouvernement d’administrer la deuxième dose dans un délai de 42 à 90 jours. Le but demeure de vacciner le plus grand nombre de personnes vulnérables à cette maladie pour sauver le maximum de vies. Le gouvernement rejette la faute sur le fait qu’il doit composer avec « très peu de vaccin » et fait valoir que plus il recevra de doses plus il pourra diminuer le délai entre l’inoculation des deux doses.
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«On va peut-être ajouter des mesures pour s'assurer qu'une capacité maximale, une limite maximale sur le nombre de personnes dans un magasin, et qu'il y ait des policiers qui s'assurent que ces directives-là soient suivies», a commenté le premier ministre.
Il n'est cependant pas question, «pour l'instant», de fermer les centres commerciaux durant le temps des Fêtes, a observé le premier ministre.
Ce dernier a aussi tenté jeudi de dissiper la confusion régnant depuis plusieurs jours à propos des règles sanitaires à observer durant le temps des Fêtes. Il a précisé que les Québécois devraient se contenter de deux rassemblements répartis sur quatre jours, entre le 24 et le 27 décembre, avec un maximum de 10 personnes.
La semaine dernière, bien des gens avaient compris qu'il était permis de festoyer pendant quatre jours, puisque les rassemblements étaient autorisés entre le 24 et le 27 décembre.
Il a soutenu que les dates annoncées demeuraient conditionnelles à l'évolution de la situation, au moment où le virus de la COVID-19 ne montre pas de signe d'essoufflement. De mercredi à jeudi, le Québec a rapporté un sommet de 1464 nouveaux cas, pour un grand total de 136 894 depuis le début de la pandémie, en mars.
«Je fais confiance aux Québécois», a-t-il répondu, quand on lui a posé une question sur le sort réservé aux contrevenants qui auraient le goût de fêter trop souvent durant cette période de réjouissances. Il n'a pas exclu qu'ils s'exposeraient à recevoir des amendes. «Quand les gens ne suivent pas les règles, il peut y avoir des conséquences», a-t-il dit.
Le premier ministre a indiqué qu'en ce domaine on parlait d'évaluer le risque, que tout n'était pas «noir ou blanc», laissant entendre que les dates annoncées pour des rassemblements pourraient encore changer. «On aura une décision à prendre», a-t-il dit, sans vouloir préciser d'échéance.
Il a estimé que le nombre d'hospitalisations reliées au virus était actuellement «sous contrôle», mais que l'augmentation observée du nombre de cas d'infections pourrait engorger les hôpitaux «dans quelques semaines», entraînant des décisions différentes.
Au moment où tout indique qu'un vaccin sera accessible avant longtemps, le premier ministre semble s'impatienter, dans l'attente de réponses d'Ottawa. Il a dit vouloir savoir le plus tôt possible quand le Québec recevra ses doses de vaccin et combien il en recevra par semaine, pour mieux planifier la logistique nécessaire.
Jocelyne Richer, La Presse Canadienne