Les médecins de famille croulent sous la paperasse
Il est pratiquement 18 h et le Dr Michel Tran vient de terminer ses consultations à la clinique District médical, à Montréal. Depuis 8 h, il a vu 59 patients, soit presque 6 par heure. Et sa journée de travail n’est pas terminée : il doit gérer de la paperasse en soirée. « J’ai 325 documents que je n’ai pas encore regardés », dit le médecin de famille de 31 ans assis devant son ordinateur, l’air fatigué. « La médecine qu’on fait en ce moment dans le réseau de la santé, c’est de la médecine fast-food. » - Michel Tran Résultats de laboratoire et d’imagerie, formulaires d’assureurs, documents de la SAAQ, rapports d’expertise de la CNESST, communications avec d’autres professionnels de la santé : sa « pile électronique » gonfle sans cesse. Il pare au plus pressé. Les médecins de famille se plaignent depuis longtemps de la lourdeur de leurs tâches administratives. Celles-ci occupent de 20 à 25 % de leur temps, selon la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ). Quelques progrès ont été effectués toutefois : la SAAQ autorise les infirmières praticiennes spécialisées à remplir certains formulaires. La CNESST travaille aussi en ce sens avec les IPS, et autorise déjà les physiothérapeutes à remplir des formulaires d’arrêt de travail. Le Dr Félix Le Phat-Ho, qui pratique notamment au GMF-R Le Trait d’union, en Montérégie, se réserve un lundi toutes les deux semaines pour réaliser ses tâches administratives, qui l’occupent aussi en soirée. Lors de son entrevue, une pile de documents d’une hauteur d’au moins 15 cm trônait sur son bureau. « C’est surtout des formulaires d’assureurs », dit le médecin de famille. Une association de compagnies d’assurances a créé des formulaires « normalisés ». « Mais je ne peux pas vous dire que tout le monde va toujours utiliser le même formulaire, parce que ça va bien au-delà de l’assureur », indique la présidente de l’ACCAP-Québec. « Il y a vraiment une tendance à rendre le processus le plus fluide possible, chez les assureurs publics et les assureurs privés. » - Lyne Duhaime, présidente de l’ACCAP-Québec Et il n’y a pas que le privé qui doit être sensibilisé à ces questions, selon le président de la FMOQ. Le gouvernement aussi. « Ça peut paraître paradoxal, mais là où on a une petite difficulté, c’est avec les [établissements de santé des] CISSS. » « On ne passera jamais à 0. Mais à 9000 docteurs, si je récupère 2 h par semaine de travail administratif, imaginez le nombre d’heures cliniques par semaine que ça donne et la plus-value que ça apporte en matière d’accessibilité et d’offre de services. » - Dr Marc-André Amyot, président de la FMOQ
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