Montréal | Une enquête en mode « accéléré » sur le racisme systémique à la Ville

À la suite de l’enquête du « Devoir » sur le racisme vécu par une trentaine d’employés de la Ville, Valérie Plante a écarté le 20 mars 2023 la requête de l’opposition de mener une enquête indépendante. Mais le jour même, la Direction générale de la Ville avait donné 24 h à ses services et ses arrondissements pour recenser les dossiers de racisme et de discriminations qui ont eu lieu en 2022. « Le Devoir » a mis la main sur un courriel interne envoyé à tous les départements des ressources humaines et les chefs de division et de ses arrondissements intitulé : « Discrimination-Racisme|Demande urgente, échéance 21 mars à midi ». Le courriel indique qu’il faut remplir un formulaire détaillé pour chaque événement et préciser si le dossier implique une personne racisée, et retourner le tout avant midi le jour suivant. « Ce n’est pas en faisant une enquête en cachette, avec des données colligées en moins de 24 heures sur un coin de table, qu’on va remédier au racisme et aux discriminations à la Ville de Montréal. » - Aref Salem, chef de l’opposition officielle La Ville demande de recenser les dossiers « concernant les plaintes (informelles ou formelles), les dénonciations, les griefs portant sur la discrimination (y compris le racisme), de l’incivilité ou du harcèlement psychologique ou sexuel ». Ce courriel s’inscrit dans le cadre de la révision de la Politique du respect de la personne et de l’amélioration du processus de gestion des plaintes et des signalements entamée l’an dernier, ont fait savoir les relations média. Gonzalo Nunez précise que « la demande faite aux arrondissements a été accélérée à la suite de la parution des articles dans “Le Devoir” ». « La compilation des informations obtenues pour 2022 a permis de constater que des interventions ont été faites et que des actions ont été prises (mesures disciplinaires et administratives) », ajoute-t-il.