Montréal au coeur d’une consultation publique sur les changements climatiques
Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a choisi lundi un espace vert dans un secteur de Montréal durement touché par les crues printanières pour annoncer le lancement d’une consultation publique visant à limiter les répercussions des changements climatiques au pays.
Cette démarche, dont le lancement a été marqué par un symposium auquel un millier de personnes ont pris part en ligne lundi, vise à consulter la population, divers organismes et le milieu des affaires pour déterminer les mesures que doivent prendre les différents ordres de gouvernement pour réduire l’empreinte carbone du pays tout en rendant celui-ci mieux préparé aux nombreux impacts des changements climatiques. Du lot, on compte des feux de forêt — de plus en plus nombreux — de même que des sécheresses, des inondations et des enjeux croissants en matière d’approvisionnement alimentaire dans diverses régions.
En parallèle, M. Guilbeault s’est rendu au parc des Anciens-Combattants, situé juste en face de la rivière des Prairies, dans l’arrondissement de Pierrefonds-Roxboro, pour aborder la future stratégie nationale d’adaptation du Canada, que cette consultation vise à peaufiner. Le choix du lieu pour tenir ce point de presse n’était pas anodin, puisque ce secteur a été durement touché en 2017, puis en 2019, par des inondations printanières aux répercussions majeures.
Rencontré sur place par Le Devoir, le maire d’arrondissement, Dimitrios Jim Beis, a dit espérer que cette consultation publique aidera à terme à répondre aux problèmes financiers auxquels fait face la métropole pour prévenir les inondations et réagir lorsque celles-ci surviennent. Car actuellement, les ressources financières et humaines qui doivent être déployées à cette fin annuellement sont « incroyables », a-t-il évoqué, faisant état de dépenses de 7 millions de dollars en 2019. Cette année, par chance, l’arrondissement a été épargné par la crue printanière, qui n’a causé aucun dégât majeur jusqu’à maintenant.
« On ne peut pas continuer à faire ça chaque année […]. Il faut qu’on s’organise pour trouver des solutions plus permanentes », a-t-il dit en entrevue, soulignant par exemple la création de murets ou de digues naturelles. Le maire d’arrondissement a ensuite déclaré en point de presse aux côtés de M. Guilbeault accueillir favorablement cette consultation, qui devrait mener à un premier plan d’action cet automne.
Cette conférence de presse a aussi eu lieu à proximité du lieu convoité par l’administration de Valérie Plante pour réaliser son projet de Grand parc de l’Ouest. Cet immense espace vert de 3000 hectares, qui servira à terme de « zone tampon naturelle » pour prévenir des inondations, a bénéficié en 2019 d’un soutien financier de 50 millions de dollars, a rappelé Steven Guilbeault lundi.
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Une tour de 40 étages appartenant à Guy Laliberté projetée au milieu d’un espace patrimonial Une tour de 40 étages appartenant à Guy Laliberté projetée au milieu d’un espace patrimonial Une entreprise de Guy Laliberté projette de démolir un édifice accolé au complexe de la Maison-Alcan, un ensemble de bâtiments historiques et patrimoniaux du centre-ville de Montréal, afin d’y ériger une tour d’habitation de 40 étages. Prével, un important promoteur immobilier québécois, a entamé au cours des dernières semaines des démarches auprès du ministère de la Culture afin d’obtenir les autorisations nécessaires à la démolition. Ce projet est présenté par Néonacla, le bras immobilier de Lune Rouge, fer de lance des activités de l’ancien patron du Cirque du Soleil, Guy Laliberté. Plusieurs édifices lui appartenant se trouvent dans le même quadrilatère. Ce n’est pas la première fois que des projets immobiliers sont proposés sur le site du 2050 de la rue Stanley. L’endroit où les promoteurs souhaitent ériger une nouvelle tour, pour proposer à la vente ou à la location environ 250 logements, est situé dans le «Mille carré doré», plus exactement dans le périmètre patrimonial du Complexe-de-La-Maison-Alcan. Mais bien qu’adjacent à l’espace placé sous protection, le 2050 rue Stanley échappe pour sa part à la protection de l’État. Selon le Registre des entreprises, le projet entend «convaincre le ministère de la Culture et des Communications de ne pas exercer son droit de préemption à l’égard des immeubles classés». Mais le promoteur assure aussi aux «décideurs» que les interventions envisagées «sont minimales et respectent le caractère patrimonial des lieux».
Le Devoir
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Étudiants indiens | «Tout le monde nous a abandonnés» Étudiants étrangers | « Tout le monde nous a abandonnés » Plus de 500 jeunes Indiens regrettent amèrement d’avoir fait confiance aux publicités décrivant le Canada comme un paradis pour les étudiants étrangers. Ils s’estiment lésés par le Québec et le Canada, car, après avoir payé pour des milliers de dollars pour leurs études, comme l’exige Ottawa, ils se sont vus refuser leur permis d’études. Comble d’insulte, impossible d’obtenir un remboursement: trois collèges privés où ils s’étaient inscrits n’ont plus aucune liquidité et se sont placés sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. Certains avaient même commencé leurs cours à distance pendant la pandémie, comme Nisha Jindal. Son frère a réhypothéqué l’appartement familial pour payer presque 15 000$ et lui permettre de venir étudier au Québec. Dix mois plus tard, Immigration Canada refuse de lui accorder le visa qui devait lui permettre de venir faire son stage d’éducatrice à la petite enfance. La raison? Son parcours scolaire en Inde ne lui permettrait pas de mener des études collégiales. « J’ai accepté de payer à l’avance ma scolarité parce que je faisais confiance aux gouvernements du Québec et du Canada. Je le regrette tellement! Tout le monde nous a abandonnés. Nisha Jindal. Si Québec et Ottawa ont refusé d’accorder ou de prolonger les permis d’études, les gouvernements devraient rembourser les étudiants pour des cours qu’ils n’ont pas obtenus, jugent leurs avocats. La facture totale réclamée par les 502 étudiants s’élève à 7,5 millions $. Une somme considérable pour eux, mais plutôt anecdotique pour le gouvernement d’un pays riche comme le Canada, fait valoir Me Alain N. Tardif. Par ailleurs, les étudiants de collèges privés non subventionnés au Québec n’auront plus le droit à un permis de travail post-diplôme à compter de septembre 2023, ont récemment annoncé les gouvernements.
Le Devoir
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Une annonce précipitée pour Bernard Drainville ÉLECTIONS | Une annonce précipitée pour Bernard Drainville L’ex-ministre et animateur de radio Bernard Drainville a dû précipiter l’annonce de son retour en politique la semaine dernière, quand Cogeco l’a retiré des ondes en le pressant de décider s’il allait être candidat pour la CAQ. Le vice-président des stations de radio de Cogeco, Pierre Martineau, a dit avoir fait ce choix quand il a appris, lundi dernier, que M. Drainville prévoyait rencontrer le premier ministre. « Je lui ai dit : donne-moi 24 heures, mais une chose est certaine, tu ne peux pas attendre jusqu’au 17 juin » - Pierre Martineau Il a annoncé mardi à M. Drainville qu’il ne pouvait pas rester derrière le micro. M. Martineau a préféré ne pas courir le risque de créer de fausses perceptions, même si son animateur n'était pas encore décidé. M. Drainville a finalement annoncé jeudi sa démission à son employeur, au lendemain d’une rencontre avec M. Legault qui avait été devancée. L'annonce était aussi plus précipitée que ce que la CAQ prévoyait. «On voulait étirer le plus loin possible tout en comprenant qu’il y avait un délai pour son employeur s’il acceptait», a indiqué une source au parti. Lundi, les libéraux ont commencé cette dernière semaine de travaux parlementaires avec de nouvelles salves sur le passé souverainiste de M. Drainville, dont la candidature dans Lévis doit être officialisée mardi. Pour une deuxième fois en moins d’une semaine, M. Legault a dû répéter, lundi, que «nous, on est un parti nationaliste qui défend la langue française, les valeurs québécoises, à l’intérieur du Canada».
Le Devoir
Questionné par Le Devoir, le ministre s’est toutefois fait évasif quant à la possibilité qu’Ottawa augmente sa contribution financière à ce projet, dont la facture pourrait s’alourdir en raison d’une poursuite entamée en 2019 de la part des promoteurs à l’origine de l’immense projet immobilier de Cap-Nature, à Pierrefonds-Ouest.
« L’un des objectifs de la stratégie nationale […], c’est de déterminer quels sont les besoins à court, moyen et long terme. Le gouvernement fédéral a investi près de quatre milliards de dollars en matière d’adaptation aux changements climatiques, ce qui est du jamais vu, mais nous sommes très conscients qu’il faudra en faire plus », s’est contenté de dire M. Guilbeault.
Les Autochtones écopent
Plusieurs leaders autochtones ont d’ailleurs pris part lundi au symposium tenu en format virtuel. Les experts du gouvernement fédéral estiment entre autres que le réchauffement de la planète a lieu à un rythme trois fois plus élevé dans le nord du Canada, qui compte plusieurs communautés autochtones, que dans le reste du monde. Il serait deux fois plus élevé que la moyenne mondiale dans le sud du pays.
« Ce qu’on voit, sur les impacts des changements climatiques au Canada, c’est que les personnes les plus touchées sont les personnes vulnérables, les communautés racisées, et plus particulièrement les communautés autochtones. Donc c’est clair que, dans l’élaboration de la stratégie, il y aura une attention particulière portée à ces populations-là […] avec qui on veut travailler pour le déploiement des solutions en matière d’adaptation — donc de préparation — aux impacts des changements climatiques », a ainsi affirmé le ministre Guilbeault lundi, pendant la période de questions des médias.
« On a besoin des leaders autochtones autour de la table parce que personne n’a l’unique solution à cet enjeu », a-t-il ensuite renchéri.
Le ministre Steven Guilbeault a par ailleurs profité de cet événement pour annoncer un soutien financier de 650 000 dollars à l’organisme Ouranos pour permettre à celui-ci de tenir la septième édition de la conférence Adaptation Futures, qui aura lieu en octobre 2023 à Montréal. « Ensemble, nous allons nous assurer que les Canadiens mènent la voie, pas seulement en prévenant les changements climatiques, mais en se protégeant de ses effets », a conclu M. Guilbeault.