Les effets du cannabis peuvent durer des heures, voire des jours
MONTRÉAL — Les effets d'une dose de cannabis peuvent durer pendant des heures, voire des jours, soit bien au-delà de la seule période d'intoxication, confirme une nouvelle méta-analyse réalisée par des chercheurs de l'Université de Montréal.
Ces effets pourront prendre la forme de troubles cognitifs aigus qui pourront avoir des répercussions considérables sur la vie quotidienne des utilisateurs, a expliqué l'auteur de l'étude, le docteur Alexandre Dumais.
«Ça confirme certaines intuitions (...) dans notre équipe de recherche, qu'il y a probablement quelque chose qui perdure dans le temps, a dit le docteur Dumais, qui exerce à l'Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel. Ce qui va rester à voir, c'est l'effet sur le plus long terme.»
Les conséquences néfastes du cannabis commencent pendant sa consommation et persistent au-delà de cette période, a-t-il résumé.
Le docteur Dumais et ses collègues ont fusionné les résultats de dix méta-analyses représentant plus de 43 000 participants, ce qui donne à leurs conclusions un poids considérable.
Leurs travaux ont révélé que l'intoxication au cannabis pourrait interférer avec la prise de décision, la suppression des réponses inappropriées, l'apprentissage par la lecture et l'écoute, la capacité à se souvenir de ce qu'on lit ou entend, et le temps nécessaire pour accomplir une tâche mentale.
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Les voitures électriques ne sont pas une solution miracle à la pollution Les voitures électriques ne sont pas une solution miracle à la pollution Le Québec et le Canada misent gros sur l’électrification des transports pour atteindre leurs cibles climatiques. Or, si ces véhicules émettent moins de gaz carbonique que leurs pendants à moteur thermique, ils ne sont pas exempts de toute pollution atmosphérique, révèle une étude comparative tout juste publiée par l’Agence française de la transition écologique (ADEME). En plus des émissions de gaz carbonique (CO2) et d’oxydes d’azote (NOX), les véhicules à essence ou diesel produisent des particules fines, qui contribuent notamment à la formation du smog urbain et dont l’absorption peut provoquer différentes maladies graves. Le resserrement des règles antipollution ces dernières années, tant en Amérique du Nord qu’en Europe, a mené à l’installation par les constructeurs de filtres d’émissions de plus en plus efficaces afin d’éliminer les particules produites par les moteurs à combustion. Résultat: plus de la moitié des particules fines émises par les véhicules routiers à l’heure actuelle ne proviennent plus de l’échappement, mais bien de l’usure d’autres éléments, constate l’ADEME. Dans un rapport, l’agence indique que «les études récentes ne montrent pas un écart significatif d’émissions totales de particules entre les véhicules électriques à forte autonomie et les véhicules thermiques neufs actuels [...]». Cette tendance va s’accentuer, et les émissions globales de particules ne baisseront plus si aucune réglementation sur les émissions de particules de frein ou de pneus n’est mise en place, ajoute l’agence française. Quant à l’impact qu’auront les véhicules électriques sur cette tendance, elle précise que, comme ces véhicules sont généralement plus lourds et qu’ils recourent à des pneumatiques plus larges, on ne peut pas compter sur les réductions d’émissions qu’occasionne le freinage régénératif, qui ralentit le véhicule à l’aide du moteur plutôt que des freins. Si les véhicules électriques promettent d’éliminer les émissions de GES des moteurs thermiques, ce n’est pas le cas des particules fines hors échappement, et ces dernières continueront d’affecter la santé des humains, des sols et des cours d’eau.
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Le tronçon au centre-ville de Montréal du REM de l’Est est éliminé du projet Le tronçon au centre-ville de Montréal du REM de l’Est est éliminé du projet Québec a décidé d’éliminer le tronçon du Réseau express métropolitain (REM) de l’Est au centre-ville de Montréal, estimant que l'acceptabilité sociale ne serait jamais atteinte. C’est ce qu’ont annoncé lundi le François Legault et la mairesse Valérie Plante à l’hôtel de ville de Montréal. Quatre autres changements au tracé seront évalués. François Legault a indiqué que la décision de son gouvernement de renoncer au tronçon du centre-ville avait incité la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) à se retirer du projet. «La Caisse a choisi de ne pas poursuivre et je les comprends. En enlevant le tronçon du centre-ville, ça devenait un projet qui n’était pas rentable», a expliqué le premier ministre. Les commandes du projet seront confiées à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), au ministère des Transports, à la Ville de Montréal et à la Société de transport de Montréal (STM), qui devront analyser le dossier et faire des propositions au gouvernement. Ce comité aura aussi pour mandat d’analyser des scénarios visant à raccorder le futur REM de l’Est à la ligne verte du métro, ce qui nécessitera d’augmenter la fréquence du métro, a précisé Valérie Plante. Il devra également examiner la possibilité de prolonger le REM de l’Est vers Lanaudière, via sa branche est, et vers Laval, pour son antenne vers le collège Marie-Victorin. L’intégration du REM dans le secteur Souligny devra également être améliorée. Québec entend conserver la technologie développée par CDPQ Infra, mais tout le montage financier du projet, dont le coût initial atteignait 10 milliards de dollars, devra être revu. L’échéancier de réalisation du projet devra également être repensé. Pour la mairesse Valérie Plante, les modifications apportées au projet représentent une victoire pour la Ville de Montréal. «Le tronçon en aérien au centre-ville était une erreur historique qu’il fallait absolument éviter de faire», a-t-elle fait valoir. Le projet du REM de l’Est et ses structures aériennes au centre-ville alimentaient la controverse depuis des mois. Il avait notamment fait l’objet de critiques sévères de la part de l’ARTM.
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Les images citoyennes comme preuve de crimes de guerre Les images citoyennes comme preuve de crimes de guerre Des vidéos et des photos prises par les Ukrainiens avec leurs téléphones cellulaires pourront, comme jamais auparavant dans l’histoire, aider les enquêteurs de la Cour pénale internationale à monter leur dossier criminel contre l’envahisseur russe. Mais ces précieuses images obtenues en temps réel comportent aussi leur lot de défis, dont leur quantité colossale, et la difficile tâche de séparer le vrai des deepfakes et de la désinformation plantée pour brouiller les cartes. Pour faire condamner un criminel de guerre, il faut apporter la preuve. C’est pourquoi les enquêteurs de la Cour pénale internationale (CPI), aidés de ceux de plusieurs pays, dont le Canada, s’activent sur le terrain. La CPI peut poursuivre au criminel des individus — et non des États — et pour cette raison, un lien doit être fait entre une personne déterminée et un crime — une tâche des plus ardues. À leur collecte d’information sur de possibles crimes de guerre et de crimes contre l’humanité s’ajoute tout ce que des citoyens ordinaires ont récolté à l’aide d’un objet de tous les jours: un simple téléphone cellulaire. Ce type de preuves numériques recueillies par des civils a déjà servi devant la CPI, par exemple depuis 2011 pour la guerre en Syrie, «baptisée la première guerre YouTube», mais jamais encore lors de procès. Si ce type de preuve sert à faire condamner des criminels de guerre, il s’agirait là d’une première, indique Konstantina Stavrou, une chercheuse de l’Institut des droits de la personne et des droits fondamentaux Ludwig Boltzmann, situé à Vienne. Selon elle, l’un des grands avantages des images et des enregistrements captés par des Ukrainiens est qu’ils démontrent ce qui s’est produit — en temps réel. À cela s’ajoutent les publications mises en ligne sur Facebook, et même les messages privés. Cela permet aussi de faire le lien entre un crime et la personne qui l’a perpétré, ce que les enquêteurs qui arrivent longtemps après le fait peinent à faire. Ainsi, «ces preuves numériques fournissent des informations sur l’endroit précis où le crime aurait été commis, l’heure et la méthode d’exécution» et apportent crédibilité aux récits des témoins.
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La consommation de cannabis pourrait donc, par exemple, nuire à la réussite scolaire, à la performance au travail et à la conduite automobile des usagers.
«Pour l'école (...) c'est clair (que le jeune qui a consommé le matin) va avoir plein de problèmes au niveau cognitif au cours de la journée, a dit le docteur Dumais. Même en après-midi et en soirée, au moment de faire ses travaux, il pourrait y avoir des difficultés au niveau de l'apprentissage, de la mémorisation et de la concentration.»
Ces conséquences pourraient être plus graves chez les consommateurs réguliers et les gros consommateurs, prévient-il, avant de souligner que la consommation de cannabis est encore grandement banalisée.
Une bonne partie de la population perçoit toujours le cannabis à la limite comme un médicament qui a peu d'effets négatifs et essentiellement des effets positifs, comme la récréation ou le soulagement de la douleur, a dit le docteur Dumais.
«Les gens nous rapportent ces aspects positifs, mais les aspects négatifs sont souvent minimisés, voire niés, a-t-il indiqué. Mais si je demande à mes patients de manière un peu plus serrée s'ils ont remarqué, par exemple, des problèmes de mémoire, que c'est plus dur à l'école ou autre après un certain moment, ils vont être capables d'admettre que lorsqu'ils consomment plus, il y a plus de problèmes.»
Les patients seront beaucoup plus attachés aux aspects positifs de la consommation de cannabis, a-t-il dit.
Les adolescents et les jeunes adultes sont les principaux consommateurs de cannabis de la planète, et il s'agit de la substance psychoactive la plus populaire du monde, derrière l'alcool et la nicotine. Il importe donc de comprendre les risques cognitifs liés à sa consommation, surtout pour des jeunes dont le cerveau subit d'importants changements développementaux, croient les chercheurs.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical Addiction.
Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne