Plusieurs protestataires comptent poursuivre la manifestation dans la capitale
OTTAWA — Plusieurs des bruyants participants à la grande manifestation contre la vaccination qui a paralysé Ottawa au cours du week-end prévoient poursuivre le rassemblement lundi, au grand dam des commerçants, des administrateurs d'école et des parlementaires qui espéraient un retour à la normale.
Par ailleurs, le Service de police d'Ottawa a indiqué qu'elle mènera des enquêtes sur tous les gestes illégaux qui auraient été commis au cours des manifestations, notamment la profanation de certains monuments.
Manifestants et véhicules ont continué tout au long de la journée de dimanche de bloquer la circulation dans la capitale fédérale.
La population du centre-ville d'Ottawa a pu entendre une cacophonie de klaxons. Les conséquences de ces manifestations se sont fait sentir au-delà de la Colline du Parlement.
Les résidents ont à nouveau reçu l'avis d'éviter les déplacements au centre-ville où se trouve toujours un bon nombre de camionneurs et d'autres manifestants qui s'opposent à des mesures sanitaires pour lutter contre la COVID-19. Les trajets de plusieurs lignes d'autobus ont été modifiés près de la Colline. Un centre commercial, le centre Rideau, est demeuré fermé.
Prévue au départ pour être une protestation contre la vaccination obligatoire des camionneurs pour traverser la frontière canado-américaine, la manifestation s'est transformée en rassemblement contre Justin Trudeau et l'ensemble des mesures prises pour lutter contre la COVID-19.
La Chambre des communes doit reprendre lundi ses travaux. Plusieurs députés envisageaient de participer aux séances de façon virtuelle à cause de la pandémie qui sévit encore au pays.
Alexandra Maheux, porte-parole de Mark Holland, leader du gouvernement à la Chambre des communes, ne prévoit pas que les manifestations causeront de l'obstruction aux travaux des élus.
``Il y a du travail important qui doit être accompli pour les Canadiens au Parlement; nous comptons aller de l'avant et obtenir des résultats,'' a-t-elle déclaré tard dimanche.
Un mémorandum qu'a fait circuler dimanche Patrick McDonell, sergent d'armes et directeur général des services de protection de la Chambre des communes, a mentionné que les mesures de sécurité étaient préparées afin de protéger le personnel.
Mark Holland a quant à lui prévu de tenir une conférence de presse à 9h30, lundi, au sujet de la nouvelle session parlementaire. Il devrait être interrogé à propos des manifestants qui refusent de quitter et qui font beaucoup de bruit juste à l'extérieur des édifices du Parlement. On devrait aussi lui demander pendant combien de temps les autorités toléreront leur présence.
Sur son site internet, le groupe Canada Unity, un des principaux organisateurs de la manifestation, annonce des discours qui seraient prononcés dans le parc Major's Hill, au sud du Parlement.
Selon le site, les manifestants prévoient se rendre dans des centres commerciaux sans porter de couvre-visage afin de désobéir aux directives de la santé publique, organiser des fêtes extérieures bruyantes et exercer des pressions sur les médias.
On ne sait pas à quel moment le convoi de camions quittera la capitale nationale. Certains manifestants ont indiqué qu'ils comptaient demeurer sur place jusqu’à ce que toutes leurs demandes soient satisfaites.
Kathleen Biggar, une manifestante, se demandait bien ce qui pourrait se dérouler lundi dans la capitale du pays. À l'instar de plusieurs autres, elle prévoyait partir dimanche. Elle soupçonne que si les manifestants restaient, la population locale pourrait se tourner contre eux.
Vidéo: Québec annonce de nouveaux resserrements des mesures sanitaires (Le Devoir)
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Une tour de 40 étages appartenant à Guy Laliberté projetée au milieu d’un espace patrimonial Une tour de 40 étages appartenant à Guy Laliberté projetée au milieu d’un espace patrimonial Une entreprise de Guy Laliberté projette de démolir un édifice accolé au complexe de la Maison-Alcan, un ensemble de bâtiments historiques et patrimoniaux du centre-ville de Montréal, afin d’y ériger une tour d’habitation de 40 étages. Prével, un important promoteur immobilier québécois, a entamé au cours des dernières semaines des démarches auprès du ministère de la Culture afin d’obtenir les autorisations nécessaires à la démolition. Ce projet est présenté par Néonacla, le bras immobilier de Lune Rouge, fer de lance des activités de l’ancien patron du Cirque du Soleil, Guy Laliberté. Plusieurs édifices lui appartenant se trouvent dans le même quadrilatère. Ce n’est pas la première fois que des projets immobiliers sont proposés sur le site du 2050 de la rue Stanley. L’endroit où les promoteurs souhaitent ériger une nouvelle tour, pour proposer à la vente ou à la location environ 250 logements, est situé dans le «Mille carré doré», plus exactement dans le périmètre patrimonial du Complexe-de-La-Maison-Alcan. Mais bien qu’adjacent à l’espace placé sous protection, le 2050 rue Stanley échappe pour sa part à la protection de l’État. Selon le Registre des entreprises, le projet entend «convaincre le ministère de la Culture et des Communications de ne pas exercer son droit de préemption à l’égard des immeubles classés». Mais le promoteur assure aussi aux «décideurs» que les interventions envisagées «sont minimales et respectent le caractère patrimonial des lieux».
Le Devoir
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Étudiants indiens | «Tout le monde nous a abandonnés» Étudiants étrangers | « Tout le monde nous a abandonnés » Plus de 500 jeunes Indiens regrettent amèrement d’avoir fait confiance aux publicités décrivant le Canada comme un paradis pour les étudiants étrangers. Ils s’estiment lésés par le Québec et le Canada, car, après avoir payé pour des milliers de dollars pour leurs études, comme l’exige Ottawa, ils se sont vus refuser leur permis d’études. Comble d’insulte, impossible d’obtenir un remboursement: trois collèges privés où ils s’étaient inscrits n’ont plus aucune liquidité et se sont placés sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. Certains avaient même commencé leurs cours à distance pendant la pandémie, comme Nisha Jindal. Son frère a réhypothéqué l’appartement familial pour payer presque 15 000$ et lui permettre de venir étudier au Québec. Dix mois plus tard, Immigration Canada refuse de lui accorder le visa qui devait lui permettre de venir faire son stage d’éducatrice à la petite enfance. La raison? Son parcours scolaire en Inde ne lui permettrait pas de mener des études collégiales. « J’ai accepté de payer à l’avance ma scolarité parce que je faisais confiance aux gouvernements du Québec et du Canada. Je le regrette tellement! Tout le monde nous a abandonnés. Nisha Jindal. Si Québec et Ottawa ont refusé d’accorder ou de prolonger les permis d’études, les gouvernements devraient rembourser les étudiants pour des cours qu’ils n’ont pas obtenus, jugent leurs avocats. La facture totale réclamée par les 502 étudiants s’élève à 7,5 millions $. Une somme considérable pour eux, mais plutôt anecdotique pour le gouvernement d’un pays riche comme le Canada, fait valoir Me Alain N. Tardif. Par ailleurs, les étudiants de collèges privés non subventionnés au Québec n’auront plus le droit à un permis de travail post-diplôme à compter de septembre 2023, ont récemment annoncé les gouvernements.
Le Devoir
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Une annonce précipitée pour Bernard Drainville ÉLECTIONS | Une annonce précipitée pour Bernard Drainville L’ex-ministre et animateur de radio Bernard Drainville a dû précipiter l’annonce de son retour en politique la semaine dernière, quand Cogeco l’a retiré des ondes en le pressant de décider s’il allait être candidat pour la CAQ. Le vice-président des stations de radio de Cogeco, Pierre Martineau, a dit avoir fait ce choix quand il a appris, lundi dernier, que M. Drainville prévoyait rencontrer le premier ministre. « Je lui ai dit : donne-moi 24 heures, mais une chose est certaine, tu ne peux pas attendre jusqu’au 17 juin » - Pierre Martineau Il a annoncé mardi à M. Drainville qu’il ne pouvait pas rester derrière le micro. M. Martineau a préféré ne pas courir le risque de créer de fausses perceptions, même si son animateur n'était pas encore décidé. M. Drainville a finalement annoncé jeudi sa démission à son employeur, au lendemain d’une rencontre avec M. Legault qui avait été devancée. L'annonce était aussi plus précipitée que ce que la CAQ prévoyait. «On voulait étirer le plus loin possible tout en comprenant qu’il y avait un délai pour son employeur s’il acceptait», a indiqué une source au parti. Lundi, les libéraux ont commencé cette dernière semaine de travaux parlementaires avec de nouvelles salves sur le passé souverainiste de M. Drainville, dont la candidature dans Lévis doit être officialisée mardi. Pour une deuxième fois en moins d’une semaine, M. Legault a dû répéter, lundi, que «nous, on est un parti nationaliste qui défend la langue française, les valeurs québécoises, à l’intérieur du Canada».
Le Devoir
«Je ne connais pas la solution. Nous en sommes à un point où nous devons nous demander où cela ira», a-t-elle dit.
De son côté, le Service de police d'Ottawa a fait savoir qu'il comptait mettre l'accent au cours de la soirée sur la mise en œuvre de mesures de sortie et de circulation visant à déplacer les foules et véhicules hors du centre-ville. Cette démarche fera appel à d’importants effectifs policiers et municipaux.
Le camionneur Erik Mueller est l'un des irréductibles manifestants qui n'ont pas l'intention de s'en aller de la capitale nationale. Il se dit prêt à rester «le temps qu'il faudra».
Une conseillère municipale, Catherine McKenney, dont le district recouvre le centre-ville d'Ottawa, a déclaré que la population commençait à en avoir marre de la présence des manifestants.
Les manifestations ont été «exceptionnellement perturbatrices» pour les résidents du centre-ville, a-t-elle dit.
«Je comprends que la police, tant locale que nationale, ne veuille pas engager la foule, mais à un certain point, on devra recevoir l'assurance que l'occupation de notre ville cessera.»
Selon un autre conseiller municipal, Mathieu Fleury, «les gens qui intimident nos voisins, bloquent nos rues, font du bruit et harcèlent nos autorités et nos journalistes n'ont pas leur place dans notre ville. Ils doivent partir.»
Les autorités encouragent les manifestants à se procurer un permis pour se rassembler afin de les aider à coordonner les services municipaux et prévoir la fermeture de rue. Toutefois, cela n'est pas obligatoire.
Canada Unity a choisi de ne pas demander de permis.
La police a dit qu'elle et le personnel de la Ville étaient «fort conscients des plaintes du public relativement au stationnement, aux moteurs qui tournent, au vacarme et autres comportements déplacés».
«À l’heure actuelle, en raison des enjeux de sécurité, la gestion de la manifestation et de la circulation doit primer», a-t-elle ajouté.
Des tensions
Tous les manifestants ne sont pas pacifiques, comme l'a démontré un incident chez les Bergers de l'espoir, un organisme d'aide pour les sans abris.
La présidente et cheffe de la direction de l'organisme, Deirdre Freiheit, a indiqué que plusieurs manifestants s'étaient présentés samedi dans la salle de repas communautaire. Ils ont fait preuve d'impolitesse envers le personnel, exigeant d'être servis.
De la nourriture leur a été remise afin d'apaiser la situation, a ajouté Mme Freiheit. Toutefois, à compter de maintenant, les repas ne seront servis qu'à ceux qui en ont réellement besoin.
La police d'Ottawa dit qu'elle maintiendra des effectifs importants dans tous les endroits occupés par les manifestants. Son objectif principal était de maintenir la paix, d'établir des voies de sécurité pour les véhicules d'urgence et de réagir à tous comportements menaçants et «à risque élevé».
Les monuments nationaux ont été protégés. Des barrières ont été installées pour empêcher des véhicules d'accéder à l'allée située devant le Monument commémoratif de guerre du Canada.
Les autorités ont condamné les «profanations» survenues à cet endroit, samedi. Des vidéos ont été diffusées montrant des manifestants en train de sauter sur la tombe du Soldat inconnu.
«Je suis révulsé de voir des manifestants danser sur la tombe du Soldat inconnu et profaner le Monument commémoratif de guerre du Canada, a écrit le chef d'État-major de la Défense, le général Wayne Eyre. Des générations de Canadiens ont combattu et sont morts pour nos droits, y compris la liberté d'expression, mais pas pour cela. Les personnes impliquées devraient avoir honte.»
D'autres protestataires ont accroché samedi un drapeau canadien inversé et un écriteau anti-vaccin sur la statue de Terry Fox, un jeune Canadien mort d'un cancer après avoir traversé le pays en marathon avec une prothèse à la jambe droite, sous son genou amputé, pour sensibiliser les Canadiens à l'importance de soutenir financièrement la recherche sur le cancer.
Le geste des manifestants a suscité une vague d'indignation. La police d'Ottawa a annoncé qu'elle envoyait des enquêteurs sur les lieux afin de rassembler des preuves.
Pour l'instant, aucun incident violent n'a été rapporté.
Des élus des observateurs ont aussi dénoncé ceux qui affichaient des symboles nazis et des drapeaux confédérés, qui rappellent la période de l'esclavage aux États-Unis, déplorant un grand manque de jugement.
La Presse Canadienne