Les apiculteurs réclament une aide d’urgence pour compenser la mortalité des abeilles
LONGUEUIL, Qc — Les craintes des apiculteurs québécois se sont confirmées. Pour les aider à encaisser le choc d’une mortalité trois fois plus élevée que la moyenne, ils réclament une aide d’urgence du fédéral et du provincial.
Les membres des Apiculteurs et des apicultrices du Québec (AADQ) ont enregistré, en moyenne, une mortalité de 60 % dans leurs ruches, a dévoilé l’association en conférence de presse, mercredi.
Au cours des cinq dernières années, ce taux avoisinait les 21 % dans la province.
L’été long en 2021 a créé les conditions propices à la propagation du varroa, un parasite qui attaque les abeilles. Le président des AADQ, Raphaël Vacher, a qualifié la situation «d’historique» et de «critique».
Le varroa ayant la particularité de se multiplier aux deux semaines, les conditions météorologiques ont permis au parasite de se multiplier davantage. «On s’est ramassé à l’automne avec des taux deux à quatre fois plus élevés dans nos ruches, raconte M. Vacher. C’est un exemple concret de l’impact des changements climatiques sur la production apicole.»
Il existe des traitements contre le varroa, mais la variété de traitements disponibles laisse à désirer, déplore l’apiculteur. Il estime qu’il faudrait davantage de recherche dans ce domaine, qui serait désavantagé par rapport aux autres cultures. Il ajoute qu’il existe deux traitements en Europe, qui ne sont pas accessibles au Canada.
«Ces produits-là [ceux utilisés au Québec] sont là depuis très longtemps. Il peut y avoir des phénomènes de résistance qui vont apparaître, qui vont faire en sorte que les produits vont être moins performants.»
La mortalité importante des abeilles survient en pleine flambée inflationniste des denrées alimentaires. Le malheur des apiculteurs pourrait se répercuter sur la facture d’épicerie des ménages, prévient M. Vacher.
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Une tour de 40 étages appartenant à Guy Laliberté projetée au milieu d’un espace patrimonial Une tour de 40 étages appartenant à Guy Laliberté projetée au milieu d’un espace patrimonial Une entreprise de Guy Laliberté projette de démolir un édifice accolé au complexe de la Maison-Alcan, un ensemble de bâtiments historiques et patrimoniaux du centre-ville de Montréal, afin d’y ériger une tour d’habitation de 40 étages. Prével, un important promoteur immobilier québécois, a entamé au cours des dernières semaines des démarches auprès du ministère de la Culture afin d’obtenir les autorisations nécessaires à la démolition. Ce projet est présenté par Néonacla, le bras immobilier de Lune Rouge, fer de lance des activités de l’ancien patron du Cirque du Soleil, Guy Laliberté. Plusieurs édifices lui appartenant se trouvent dans le même quadrilatère. Ce n’est pas la première fois que des projets immobiliers sont proposés sur le site du 2050 de la rue Stanley. L’endroit où les promoteurs souhaitent ériger une nouvelle tour, pour proposer à la vente ou à la location environ 250 logements, est situé dans le «Mille carré doré», plus exactement dans le périmètre patrimonial du Complexe-de-La-Maison-Alcan. Mais bien qu’adjacent à l’espace placé sous protection, le 2050 rue Stanley échappe pour sa part à la protection de l’État. Selon le Registre des entreprises, le projet entend «convaincre le ministère de la Culture et des Communications de ne pas exercer son droit de préemption à l’égard des immeubles classés». Mais le promoteur assure aussi aux «décideurs» que les interventions envisagées «sont minimales et respectent le caractère patrimonial des lieux».
Le Devoir
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Étudiants indiens | «Tout le monde nous a abandonnés» Étudiants étrangers | « Tout le monde nous a abandonnés » Plus de 500 jeunes Indiens regrettent amèrement d’avoir fait confiance aux publicités décrivant le Canada comme un paradis pour les étudiants étrangers. Ils s’estiment lésés par le Québec et le Canada, car, après avoir payé pour des milliers de dollars pour leurs études, comme l’exige Ottawa, ils se sont vus refuser leur permis d’études. Comble d’insulte, impossible d’obtenir un remboursement: trois collèges privés où ils s’étaient inscrits n’ont plus aucune liquidité et se sont placés sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. Certains avaient même commencé leurs cours à distance pendant la pandémie, comme Nisha Jindal. Son frère a réhypothéqué l’appartement familial pour payer presque 15 000$ et lui permettre de venir étudier au Québec. Dix mois plus tard, Immigration Canada refuse de lui accorder le visa qui devait lui permettre de venir faire son stage d’éducatrice à la petite enfance. La raison? Son parcours scolaire en Inde ne lui permettrait pas de mener des études collégiales. « J’ai accepté de payer à l’avance ma scolarité parce que je faisais confiance aux gouvernements du Québec et du Canada. Je le regrette tellement! Tout le monde nous a abandonnés. Nisha Jindal. Si Québec et Ottawa ont refusé d’accorder ou de prolonger les permis d’études, les gouvernements devraient rembourser les étudiants pour des cours qu’ils n’ont pas obtenus, jugent leurs avocats. La facture totale réclamée par les 502 étudiants s’élève à 7,5 millions $. Une somme considérable pour eux, mais plutôt anecdotique pour le gouvernement d’un pays riche comme le Canada, fait valoir Me Alain N. Tardif. Par ailleurs, les étudiants de collèges privés non subventionnés au Québec n’auront plus le droit à un permis de travail post-diplôme à compter de septembre 2023, ont récemment annoncé les gouvernements.
Le Devoir
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Une annonce précipitée pour Bernard Drainville ÉLECTIONS | Une annonce précipitée pour Bernard Drainville L’ex-ministre et animateur de radio Bernard Drainville a dû précipiter l’annonce de son retour en politique la semaine dernière, quand Cogeco l’a retiré des ondes en le pressant de décider s’il allait être candidat pour la CAQ. Le vice-président des stations de radio de Cogeco, Pierre Martineau, a dit avoir fait ce choix quand il a appris, lundi dernier, que M. Drainville prévoyait rencontrer le premier ministre. « Je lui ai dit : donne-moi 24 heures, mais une chose est certaine, tu ne peux pas attendre jusqu’au 17 juin » - Pierre Martineau Il a annoncé mardi à M. Drainville qu’il ne pouvait pas rester derrière le micro. M. Martineau a préféré ne pas courir le risque de créer de fausses perceptions, même si son animateur n'était pas encore décidé. M. Drainville a finalement annoncé jeudi sa démission à son employeur, au lendemain d’une rencontre avec M. Legault qui avait été devancée. L'annonce était aussi plus précipitée que ce que la CAQ prévoyait. «On voulait étirer le plus loin possible tout en comprenant qu’il y avait un délai pour son employeur s’il acceptait», a indiqué une source au parti. Lundi, les libéraux ont commencé cette dernière semaine de travaux parlementaires avec de nouvelles salves sur le passé souverainiste de M. Drainville, dont la candidature dans Lévis doit être officialisée mardi. Pour une deuxième fois en moins d’une semaine, M. Legault a dû répéter, lundi, que «nous, on est un parti nationaliste qui défend la langue française, les valeurs québécoises, à l’intérieur du Canada».
Le Devoir
Les abeilles ne servent pas qu’à produire du miel. Elles sont des insectes pollinisateurs. L’impact est particulièrement grand pour les producteurs de bleuets à qui il manquera «entre 15 000 et 20 000 ruches» pour la pollinisation cette saison.
«Il faut s’attendre à ce qu’il y ait moins de bleuets produits, moins de canneberges, moins de pommes, prévient M. Vacher. La conservation des fruits est moins longue quand il n’y a pas une bonne pollinisation. Il y a plus de parasites aussi.
«Il y a beaucoup d’impacts qui vont se faire ressentir au niveau de l’assiette alimentaire des Québécois et des Québécoises», ajoute-t-il.
Aide gouvernementale réclamée
Dans ces conditions, M. Vacher réclame une aide d’urgence de 12 millions $ conjointe de la part du fédéral et du provincial pour aider les apiculteurs, dont la plupart ont perdu plus de la moitié de leurs abeilles.
«Imaginez les conséquences désastreuses sur ses liquidités. L’entreprise perd ses revenus, mais elle a les mêmes dépenses. S’il n’y a pas d’intervention de l’État, c’est certain qu’on risque de perdre ces entreprises-là.»
Un soutien gouvernemental permettrait aux entreprises de regarnir leurs ruches afin d’espérer une saison «plus normale» en 2023, plaide-t-il.
La ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, trouve la hausse du taux de mortalité «préoccupante». «Notre gouvernement continue d’investir dans la recherche et des projets sont présentement en cours en ce qui a trait aux abeilles, commente-t-elle dans un courriel. Nous continuons de travailler avec les provinces et l’industrie pour aider les productrices et les producteurs à traverser cette période difficile.»
Le président général de l'Union des producteurs agricoles (UPA), Martin Caron, juge toutefoisque les programmes gouvernementaux ne sont pas appropriés pour la situation exceptionnelle que vivent les apiculteurs.
Il estime que les programmes d’assurance récolte de la Financière agricole du Québec ne régleront pas le problème. «Il ne pourra pas répondre au besoin criant des apiculteurs et des apicultrices.»
Le ministre québécois de l'Agriculture, André Lamontagne, s’est dit «très préoccupé» par la situation, dans un courriel. Il a laissé la porte ouverte à une aide supplémentaire par le biais des programmes existants. «Je continue de suivre la situation de près. L’enquête sur la mortalité des ruches se poursuit et nous agirons à la suite des constats qui en découleront.»
Stéphane Rolland, La Presse Canadienne