Quel avenir pour le français en Tunisie?
Malgré les campagnes d’arabisation, la Tunisie demeure incontestablement un bastion du français dans le monde arabe, même si la langue n’a aucun statut officiel dans le pays. On estime que plus de la moitié des 12 millions de Tunisiens ont une certaine maîtrise du français, bien que tous l’aient appris à l’école. Dès la 3e année du primaire, les petits Tunisiens consacrent 8 h par semaine à apprendre le français, presque autant que pour l’arabe, l’anglais ne commençant qu'en 5e année. Cet enseignement intensif du français se poursuit jusqu’au lycée, où toutes les matières sont enseignées en arabe, à l’exception notable des sciences, dans la langue de Molière. Pris en étau entre la progression de l’arabe et celle de l’anglais, le français peine toutefois de plus en plus à conserver sa place, confirme Emna Souilah, docteure en didactique des langues à l’Université La Manouba de Tunis. « Cette régression est attestée par les résultats de nombreuses évaluations faites sur plusieurs années », dit-elle. Elle a aussi été relevée lors des examens nationaux. En 28 ans d’enseignement, Mohamed Abidi a vu décroître le prestige du français. « Quand j’étais jeune, on regardait tous France 2 […] et on se passionnait pour les films français. Aujourd’hui, la chaîne est cryptée et la culture française a perdu beaucoup de son lustre. » « Les jeunes n’en ont plus que pour l’anglais. Leur environnement sonore et numérique est essentiellement en anglais. Ils regardent les feuilletons égyptiens ou libanais et les films américains sous-titrés en arabe sur les chaînes d’Arabie saoudite et des Émirats. » - Mohamed Abidi L’enseignant rappelle que les islamistes, qui ont participé à toutes les coalitions gouvernementales depuis dix ans, ont tendance à favoriser l’anglais au détriment du français. Le français ne se développera pas en Tunisie si les Français eux-mêmes passent à l’anglais à la première occasion, nuance la physicienne Faouzia Charfi. « Le Sommet de la Francophonie serait peut-être l’occasion d’en parler. »
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