Eric Coquerel pense que les «rumeurs» vont faire «pschitt» et «n’exclut pas» une plainte pour diffamation
Le député LFI Eric Coquerel, élu jeudi président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, se défend et dénonce avec force les allégations concernant son comportement envers les femmes. «Je n’ai jamais eu de ma vie un comportement qui pourrait s’apparenter à du harcèlement. […] Je nie tout ce qui pourrait s’apparenter à des gestes de drague agressive» ou à de «drague lourde», souligne ce proche de Jean-Luc Mélenchon ce midi sur BFMTV.
Il dénonce également tout rapprochement avec la situation de Damien Abad, le ministre des Solidarités visé par une enquête préliminaire : «On ne peut pas comparer un ministre avec des plaintes pour viols, des témoignages pour viols, et quelqu’un qui a subi des rumeurs pendant des mois à partir d’aucun fait».
Le comité des violences sexistes et sexuelles de LFI saisi
Questionné au sujet de la saisie du comité des violences sexistes et sexuelles de LFI par une femme ce dimanche, qui pointe des comportements déplacés, Eric Coquerel nie fermement : «Je contredis, ses témoins contredisent, elle n’avait jamais voulu faire de signalement pour des faits qu’elle-même juge pas pénalement répréhensible… Elle change d’avis, elle en a le droit, mais les faits vont être vérifiés. Le député insoumis de Seine-Saint-Denis ajoute : «J‘aurai des témoins qui confirmeront qu’il n’y a eu aucun geste déplacé à cette soirée».
En fin de matinée, Sophie Tissier, ex-gilet jaune et ancienne proche des insoumis, avait indiqué sur Twitter saisir le comité des violences sexistes et sexuelles de LFI. Elle souhaite ainsi «entériner [son] témoignage attestant des comportements inacceptables de Eric Coquerel. C’est une forme d’agression qui doit être dénoncée car cela entre dans le continuum des violences envers les femmes». Samedi soir, déjà sur les réseaux sociaux, celle qui est désormais co-présidente et porte-parole de l’Union citoyenne pour la liberté (UCPL) avait affirmé avoir subi les «mains baladeuses collantes et assauts déplacés» d’Eric Coquerel «en 2014 lors des universités d’été du Parti de Gauche.» Sophie Tissier dit avoir «ressenti un profond malaise. Je ne savais pas où il s’arrêterait. Je lui avais clairement exprimé mon refus. Il s’en foutait.»
«J’ai vu et j’appuie le témoignage», souligne sur Twitter Tatiana Ventôse, ancienne membre du Parti de gauche. «Témoin direct, j’étais dans la voiture du campus à la discothèque de Grenoble à la soirée de fin Estivales de 2014 avec Sophie, Eric Coquerel et quelques autres personnes, puis à la soirée en boîte.»
Vidéo: Commission des Finances : l'Insoumis Eric Coquerel l'emporte (France 24)
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Toutefois, Marie-Laure Darrigade, qui a fait partie de LFI, assure sur Twitter être «une des témoins à qui Sophie Tissier a envoyé le JDD pour confirmer sa version des faits sur cette soirée de 2014. Je contredis sa version et répète n’avoir pas vu un tel comportement chez Éric Coquerel que ce soit lors de cette soirée ou lors d’événements militants.» De son côté, Eric Coquerel dit «ne pas exclure de porter plainte pour diffamation, je vais regarder le dossier».
«Rien n’est jamais sorti faute d’avoir trouvé un témoignage»
Plus tôt dans la journée, Eric Coquerel avait déjà plaidé sa cause dans un long texte publié dans le JDD, évoquant des «rumeurs infondées». «Je fais cette tribune pour affirmer que je n’ai jamais exercé une violence ou une contrainte physique ou psychique pour obtenir un rapport, ce qui caractérise la porte d’entrée d’un comportement délictuel dans le domaine des violences sexistes et sexuelles», écrit le député insoumis dans le Journal du Dimanche, en se disant «obligé de prendre la parole pour la première fois».
«Plusieurs rédactions ont mené des enquêtes journalistiques», souligne l’élu de Seine-Saint-Denis : «Rien n’est jamais sorti faute d’avoir trouvé un témoignage pouvant s’apparenter à un comportement délictuel, a fortiori criminel. Cette rumeur a été pourtant relancée par une enquête sur le sexisme à LFI dans le journal Causette en septembre 2018. La journaliste évoque deux brefs témoignages anonymes à propos d’un député lui aussi anonyme coupable de ‘‘dérapages, à la limite du harcèlement’’. Je ne me suis pas inquiété outre mesure sur le moment de cet article dont on disait qu’il me concernait, car il était visiblement bâclé».
Dès lors, écrit Eric Coquerel, «comment réagir à une rumeur qui n’est basée sur aucune plainte, aucun signalement à la cellule interne de LFI, malgré de fréquents appels et communiqués de LFI à pouvoir le faire, aucun témoignage public, aucun résultat d’enquête journalistique sérieuse en plus de cinq ans mais dont on explique que seul le silence de LFI et son refus de mener une enquête l’expliquerait ?» Le comité contre les violences sexuelles de La France insoumise avait défendu jeudi Eric Coquerel, élu président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, contre des «rumeurs sur son comportement avec les femmes», assurant n’avoir jamais reçu de signalement à son sujet.
Face à ces pressions, le nouveau président de la commission des Finances de l’Assemblée pourrait-il démissionner ? «On verra s’il y a une plainte sur des faits étayés, devant la justice. […] Je crois qu’il n’y aura pas de plainte, tout ça va faire pschitt», avance Eric Coquerel sur BFMTV.
Plus largement, il estime que «Metoo est une révolution nécessaire pour débusquer les prédateurs et faire en sorte que nous élevions tous notre conscience par rapport à des dominations masculines […] Mais ça ne pas se faire à partir des rumeurs», regrette Eric Coquerel. «C’est une juste cause» mais qui «peut être instrumentalisé, pour X raisons», notamment «politiques». Le député estime ainsi que ces rumeurs auraient pu être rendues publiques «avant que je sois élu». Il dit s’être senti contraint à s’exprimer, pour la première fois publiquement, par une intervention sur RTL cette semaine de l’autrice et militante Rokhaya Diallo. Cette dernière avait évoqué, sans plus de précisions, des «sources au sein de LFI» mettant en cause son comportement. «Il faut protéger la parole des femmes de façon systématique, et après on vérifie», résume Coquerel.
Dans un message publié sur Twitter ce dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon considère qu’il s’agit d’accusations politiques. «Objectif du barouf sur Coquerel : sa présidence de la commission des finances et la revanche du RN. Des médias organisent un défilé d’accusateurs qui ont en point commun leur activisme depuis des années contre LFI. Je n’irai donc pas demain sur BFM participer à cette mise en scène».
Mise à jour : à 19 h 18, avec le message de Jean-Luc Mélenchon.
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