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Libération d’Olivier Dubois : pour ses proches, «c’est comme une forte décélération, le bonheur en plus»

logo de Liberation Liberation 20/03/2023 Benjamin Delille, Sonia Delesalle-Stolper
La journaliste Anne-Fleur Lespiaut et Olivier Dubois, le 20 mars à Niamey. © Judith Besnard La journaliste Anne-Fleur Lespiaut et Olivier Dubois, le 20 mars à Niamey.

Quand l’émotion est si forte, après deux ans d’attente et de lutte, les mots parfois vous manquent. Pour les proches d’Olivier Dubois, dernier otage français qui est apparu libre ce lundi à Niamey au Niger, les premières réactions furent des larmes. Des larmes de soulagement et de joie. Celles de sa compagne Déborah d’abord, mère de ses deux enfants. «Il est là, c’est lui, c’est bien lui, il est de retour, dit-elle à Libération. Je l’ai eu deux fois au téléphone. Je l’ai trouvé bien. On s’est parlé comme si on s’était parlé hier et pas il y a deux ans. Il a même fait une petite blague !» Celles de son meilleur ami ensuite, Marc de Boni, qui parle d’un «moment irréel».

Quelques heures après le dénouement, ce compagnon de route du correspondant de Libération, enlevé le 8 avril 2021 à Gao au Mali, verbalise : «A aucun moment d’une aventure comme celle-là, il n’y a de guide ou de référence pour savoir comment bien faire, comment accompagner, soutenir pertinemment, comment vivre les choses le moins mal possible. On se prépare tellement à devoir tenir dans la durée, sans perspective de fin, que l’on n’est pas préparé à ce que ça s’arrête. C’est comme une forte décélération, le bonheur en plus.»

Et d’avoir une pensée pour les autres, surtout les plus proches : «Après deux ans d’un si long combat, je pense à toutes celles et ceux qui, anonymes et n’ayant jamais croisé Olivier, ont donné leur temps, leur force, leurs larmes, pour nous pousser toujours vers l’avant. Parfois l’espoir a vacillé, parfois les forces s’amenuisent, mais toujours, des humains magnifiques ont fait mentir les idées reçues et rendu possible cet impossible marathon. Je pense surtout à Sael, le splendide petit garçon d’Olivier, à qui j’ai promis que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour lui ramener son papa. Cette promesse-là, au moins, n’aura pas été trahie.»

Olivier Dubois aura passé 711 jours en détention dans les griffes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim selon son acronyme arabe). Il est finalement libéré par les autorités du Niger, avec le soutien de la France et des Etats-Unis. «Je suis très, très reconnaissante envers l’Etat français», tient à préciser Déborah, tandis qu’Emmanuel Macron a exprimé son «immense soulagement» et sa «grande reconnaissance au Niger pour cette libération». Interrogée par Libération, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a aussi tenu à faire part de son «émotion» après avoir tweeté ses «pensées pour sa famille et particulièrement ses enfants qui vont retrouver leur père».

«C’est l’honneur de la France de ne pas laisser tomber ses otages et de leur permettre de retrouver la liberté», salue Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), en adressant une pensée aux proches d’Olivier. «Pour lui, le cauchemar est terminé, et pour sa famille aussi, témoigne sa sœur Canèle Bernard à l’AFP. Il va pouvoir reprendre sa vie, même si ce sera difficile pour lui d’oublier ça.»

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