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La Russie a mis en place des «barrier troops» pour abattre d'éventuels fuyards

logo de korii korii 29/03/2023 Thomas Burgel
Combien de ces hommes sont encore en vie? | Capture via @warranlated © Combien de ces hommes sont encore en vie? | Capture via @warranlated Combien de ces hommes sont encore en vie? | Capture via @warranlated

Visible ci-dessous et très partagée ces derniers jours sur les réseaux sociaux, les vidéos directement adressées à Vladimir Poutine ont fort logiquement provoqué quelques remous.

Dans ces documents, relate The Guardian, le commandant d'une nouvelle unité formée par le ministère russe de la Défense accuse sa hiérarchie d'avoir mis en place des «troupes barrières» («barrier troops» en anglais) pour bloquer toute velléité de retraite, malgré des pertes lourdes et quelles que soient les circonstances.

Russian soldiers from the "Storm" unit, consisting of both convicts (and likely some mobilised), formed by Russian MoD, published a video revealing they were purposefully sent into slaughter during the assault of Vodyane while blocking units prevented their retreat. The unit… pic.twitter.com/J3citHJOpQ

— Dmitri (@wartranslated) March 24, 2023

Artillery mobiks really want to fight and "defend their motherland", but the "General Staff" won't let them. For some reason, they're being sent into meat assault. pic.twitter.com/38TBOUq8ED

— Dmitri (@wartranslated) March 12, 2023

Nommée «Storm», constituée de vétérans au cuir épais et à la grande expérience de combat, ladite unité a été formée en janvier 2023, avec pour objectif spécifique de «briser les secteurs défensifs les plus complexes et échelonnés des forces armées d'Ukraine», expliquait alors le ministère.

Comme tant d'autres, on pense en particulier à la 155e brigade d'infanterie de marine russe détruite et reconstituée huit fois depuis le début de l'«opération spéciale» de Vladimir Poutine, la glorieuse unité «Storm» a été décimée dans des assauts sans queue ni tête ni intelligence ni fin.

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«Nous avons été pris sous des tirs de mortier ennemis pendant 14 jours. Nous avons subi des pertes énormes. Trente-quatre soldats ont été blessés et vingt-deux ont été tués, dont notre commandant», explique ainsi l'un des orateurs visibles dans ces vidéos, identifié par le Guardian comme Alexander Gorin.

Dans n'importe quelle armée, on procéderait à une retraite pour bien moins que cela. Pas dans la descendante de la glorieuse Armée Rouge, qui sous la menace de l'effondrement face aux nazis a dû en 1942 obéir à l'Ordre n°227 stalinien et à son fameux «Pas un pas en arrière!».

Tout ça pour ça

Selon Gorin, et suivant une accusation déjà apparue plus tôt dans le conflit, des camarades situés en arrière de leurs positions à Vodyane étaient chargés de les maintenir sur la ligne de front, au cas où ils soient saisis par l'étrange désir de survivre et, un jour, de revoir les leurs.

«Ils sont placé des troupes barrières derrières nos et ne nous laissent pas quitter nos positions. Ils menacent de nous détruire un par un et en tant qu'unité. Ils veulent nous exécuter, comme les témoins d'un leadership criminel et négligeant», est-il ainsi expliqué dans cette vidéo d'abord apparue sur Telegram.

Certains des militaires expliquent même avoir dû dans certains cas donner de l'argent à leurs supérieurs, afin de ne pas être envoyés dans les coins les plus meurtriers du front. «Notre hiérarchie est une organisation criminelle, il n'y a pas d'autre mot pour décrire ça», dit un autre soldat, que le quotidien britannique identifie comme Sergei Moldanov.

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Malgré les précédents scandales, les choses continuent donc comme elles ont commencé du côté du commandement russe: dans le massacre de masse et sans considération pour la vie des soldats. Ce type de vidéo ou de complainte fait régulièrement surface, et le moral est à l'évidence au plus bas.

Un climat sacrificiel pas tout à fait idéal pour mener une offensive efficace, avec ou sans les supplétifs eux aussi mortels et dispensables déployés par le Groupe Wagner. À Bakhmout, qui tient toujours pour l'Ukraine et où la situation serait «stabilisée», ces vagues ininterrompues de chair à canon n'ont pas donné grand chose, sinon de lourdes pertes du côté des troupes de Kiev, mais d'autres bien plus massives encore du côté russe.

La situation dans la ville-martyre du Donbass est telle et les forces russes sont si exsangue que, après avoir si longtemps frôlé la capture, la ville pourrait être le lieu d'une autrefois très improbable contre-attaque des troupes ukrainiennes, du moins si l'on en croit les paroles du haut gradé Oleksandr Syrskyi, publiées sur sa chaîne Telegram.

Les regards se tournent désormais notamment vers la localité d'Avdiivka, décrite comme dans un état «postapocalytique», où le groupe Wagner a semble-t-il en partie été redéployé, où les combats font rage et où la Russie pourrait tenter une percée comme à Bakhmout. Avec les mêmes résultats?

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